En France, les premiers résultats des concours enseignants pour les collèges et lycées, ceux des Capes externes, inquiètent ce mardi 2 juillet 2024 les syndicats qui ont calculé déjà plus de 12% de postes non-pourvus sur fond de crise du recrutement.
Selon les chiffres accessibles sur la plateforme Cyclades du ministère de l’Education nationale, compilés par le Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, 635 postes n’ont pas été pourvus cette année au Capes externe public (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré), principal concours du second degré, sur 5.122 postes ouverts, soit 12,3% de postes non pourvus.
«C’est en légère baisse par rapport à l’an dernier (863 postes qui n’avaient pas trouvé preneurs sur 5.200 offerts, soit 16,6%) mais ça reste inquiétant pour la rentrée», a commenté Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.
Les mathématiques (209 postes non pourvus, contre 250 l’an dernier), la physique-chimie (142, contre 108 l’an dernier), l’allemand (90, contre 119 l’an dernier), les lettres modernes (78, contre 149 l’an dernier) ou les lettres classiques (33, contre 93), traditionnellement déficitaires, sont particulièrement touchés.
Les résultats d’autres concours du second degré ne sont pas encore connus.
«Rien que pour les maths et le français, tout cela laisse pour le moins perplexe», souligne Sophie Vénétitay, alors que la mise en place de groupes de niveau en français et en maths au collège, prévue par le gouvernement (en sixième et cinquième dès la rentrée prochaine), nécessite davantage de professeurs que d’habitude dans ces disciplines.
«C’est un constat d’échec, alors que cette année scolaire devait être consacrée à la question de l’attractivité du métier et ça a été une année blanche», a regretté Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE Unsa.
«Le fait que certains postes ne soient pas pourvus aux concours ne signifie pas pour autant qu’il manquera des enseignants dans les établissements à la rentrée», car les rectorats recrutent également des professeurs contractuels, qui n’ont pas passé les concours, fait valoir le ministère de l’Education.
Il met par ailleurs en avant «certaines améliorations» «par rapport à l’année dernière s’agissant du taux de couverture» pour certaines disciplines (lettres modernes et classiques, mathématiques, allemand, espagnol).
Les postes non pourvus dans le second degré s’ajoutent aux plus de 1.500 postes qui n’ont pas trouvé preneurs dans le premier degré (maternelle et élémentaire).
Selon des chiffres compilés par la FSU-Snuipp, principal syndicat du premier degré, 1.583 postes n’ont pas été pourvus aux concours de professeurs des écoles cette année, essentiellement dans les académies de Versailles et Créteil (670 postes non pourvus à Créteil, 692 à Versailles et 174 en Guyane). Ce syndicat s’était inquiété mi-juin de ce «déficit alarmant».
Il y a deux ans, le recrutement d’enseignants (premier et second degrés confondus) avait connu une crise inédite, avec plus de 4.000 postes non pourvus au total, provoquant l’émoi dans le monde de l’éducation.
L’an dernier, c’est plus de 3.100 postes qui n’avaient pas trouvé preneurs dans le public, dont 1.315 dans le premier degré, selon le ministère de l’Education.
Avec AFP
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