Burkina Faso / Immatriculation : les autorités posent un geste lourd de sens

Dans une démarche novatrice visant à renforcer la sécurité et la traçabilité des véhicules, le Burkina Faso vient de franchir un pas décisif avec la mise en place d’une immatriculation provisoire.

Le 21 juin 2024, la ville frontalière de Cinkansé, dans la province du Koulpélogo, a ainsi vu l’inauguration d’un guichet d’immatriculations provisoires, marquant ainsi un tournant dans la gestion du parc automobile national.

Cette initiative, fruit d’un long processus législatif entamé il y a plus de cinquante ans, traduit la volonté des autorités burkinabè de mettre fin à l’anonymat des véhicules entrant sur le territoire.

Le colonel Kanou Coulibaly, Directeur général des transports terrestres et maritimes, a souligné l’importance de cette mesure, la comparant à un « baptême » pour chaque véhicule.

Le dispositif, simple mais efficace, impose désormais à tout propriétaire de véhicule d’obtenir une immatriculation provisoire dès son entrée au Burkina Faso.

Cette décision va surtout impacter les voyageurs en provenance du Togo. Et pour cause, Cinkassé le poste frontière par lequel passe la majorité des véhicules en provenance du port autonome de Lomé vers le Burkina Faso.

Pour les particuliers, la procédure requiert une pièce d’identité, un numéro de téléphone valide, un document douanier et des frais modiques. Les professionnels, quant à eux, doivent solliciter un agrément spécial auprès du ministère des Transports.

Cette mesure, loin d’être anodine, s’inscrit dans un contexte sécuritaire tendu. Le haut-commissaire Ousmane Ouattara n’a pas manqué de rappeler que le respect de cette loi est crucial pour la sécurité de chaque citoyen et du pays.

Il a averti que tout contrevenant s’exposerait à des sanctions, soulignant ainsi la détermination des autorités à faire appliquer cette nouvelle réglementation.

L’ouverture du guichet de Cinkansé n’est que le début d’un déploiement plus large. D’autres postes frontaliers, notamment à Dakola et Bobo-Dioulasso, devraient bientôt être équipés de dispositifs similaires.

Cette extension progressive témoigne de l’ambition du gouvernement burkinabè de créer un maillage serré pour contrôler efficacement l’entrée des véhicules sur son territoire.

En instaurant ce système d’immatriculation provisoire, le Burkina Faso fait un pas de plus vers la modernisation de sa gestion du parc automobile et le renforcement de sa sécurité intérieure.

Cette mesure, si elle est rigoureusement appliquée, pourrait bien devenir un modèle pour d’autres pays de la région confrontés à des défis semblables.

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