Dans les coulisses du pouvoir au Mali, Assimi Goïta vient de dégainer une arme inattendue dans son arsenal : 6,7 milliards de francs CFA.
L’objectif derrière une telle somme est d’éradiquer le fléau de la corruption qui étouffe le pays depuis trop longtemps.
Ce plan quinquennal, baptisé « Stratégie nationale de lutte contre la corruption », ne manque pas d’ambition.
Il s’articule autour d’un triptyque : gouvernance, prévention, répression. Une approche qui vise à transformer en profondeur les rouages de l’État malien.
Mais la véritable innovation réside ailleurs. Pour la première fois, le pouvoir tend la main à la société civile.
Jeunes, femmes, associations : tous sont invités à participer à cette croisade contre les pots-de-vin et le népotisme. Une démarche participative qui tranche avec les méthodes verticales du passé.
Le financement de ce programme titanesque est lui-même révélateur. Avec 70% des fonds puisés dans les caisses de l’État, Bamako affiche sa détermination.
Les 30% restants, apportés par des partenaires internationaux comme le Canada, soulignent la dimension collaborative de l’initiative.
Reste à voir si ces milliards suffiront à acheter l’intégrité d’un système gangréné par des décennies de mauvaises pratiques.
Le pari est osé, mais l’enjeu est de taille : il s’agit ni plus ni moins que de refonder les bases de la gouvernance malienne.
Alors que le pays traverse une période charnière de son histoire, cette offensive anticorruption pourrait bien être le catalyseur d’un renouveau national.
Les observateurs restent prudents, mais l’espoir est palpable. Le Mali de demain se dessine peut-être aujourd’hui, à coups de milliards et de volonté politique.