Les refus de visa Schengen coûtent 56 millions d’euros aux Africains en 2023

En 2023, les demandeurs de visas Schengen en Afrique ont perdu environ 56 millions d’euros en frais de dossier en raison des refus, d’après les données de Schengen Visa Statistics. Ces coûts devraient augmenter de 12,5 % avec la récente hausse des frais de demande.

Plus de 704 000 demandes de visa provenant d’Africains ont été rejetées en 2023, entraînant une perte de près de 60,5 millions de dollars (56,3 millions d’euros) en frais non remboursables. Cela représente 43 % des dépenses mondiales pour les demandes de visa. Le Maroc a été particulièrement touché, avec plus de 410 000 refus, coûtant aux demandeurs 10,9 millions d’euros, suivi par l’Algérie avec plus de 285 000 refus.

Les refus de visas Schengen ont généré 130 millions d’euros pour les services d’immigration européens en 2023, contre 105 millions d’euros en 2022. La majorité de ces frais provient d’Afrique et d’Asie. L’Afrique, avec ses niveaux de revenu plus bas, est particulièrement affectée par ces refus.

Avec l’augmentation des frais de demande de 80 € à 90 € à partir du 11 juin 2024, ces coûts devraient continuer à croître.

Les taux de refus en Afrique sont 10 % plus élevés que la moyenne mondiale, ce qui entrave les échanges commerciaux, les affaires et les partenariats éducatifs, selon une étude du cabinet Henley & Partners. L’Algérie a enregistré les taux de refus les plus élevés en 2022, avec 45,8 %, suivie par la Guinée-Bissau (45,2 %), le Nigeria (45,1 %), le Ghana (43,6 %), le Sénégal (41,6 %), la Guinée (40,6 %), et le Mali (39, 9 %).

“Seulement un demandeur sur vingt-cinq résidant aux États-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni a été rejeté, et un sur dix en Russie. À titre d’illustration, les Algériens font face à un taux de refus dix fois supérieur à celui des demandeurs au Canada, tandis que les Ghanéens sont quatre fois plus susceptibles d’être rejetés que les Russes”, indique le cabinet.

Ces pratiques discriminatoires, selon Mehari Taddele Maru du Centre de politique migratoire de l’Institut universitaire européen, reflètent des choix politiques des gouvernements européens visant à restreindre les demandes de visa.

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