Dans une nouvelle escalade verbale, le président russe Vladimir Poutine a agité le spectre d’une riposte musclée si l’Europe et les États-Unis autorisent l’Ukraine à utiliser des missiles de longue portée pour frapper le territoire russe.
Lors d’une interview en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg, le maître du Kremlin a laissé entendre que la Russie pourrait fournir des armes similaires à des pays tiers susceptibles de s’en prendre aux intérêts occidentaux.
Cette menace intervient alors que les alliés de Kiev semblent de plus en plus enclins, sous certaines conditions, à donner leur feu vert à l’utilisation de leurs armes contre des cibles en Russie, une revendication de longue date de l’Ukraine.
Pour le président russe, une telle décision ouvrirait la voie à des représailles ciblées de la part de Moscou, qui n’hésiterait pas à armer des régions du monde où les installations sensibles des pays occidentaux pourraient être visées.
Poutine a également réaffirmé la présence d’instructeurs militaires occidentaux en Ukraine, qui subiraient des pertes passées sous silence par les États-Unis et l’Europe.
Si la France a récemment évoqué l’envoi de formateurs pour accélérer l’entraînement des soldats ukrainiens, d’autres pays comme les États-Unis ont écarté cette option.
Au cours de cet entretien marathon de trois heures, Poutine a martelé que la Russie était prête à négocier, tout en accusant les livraisons d’armes occidentales d’être le principal obstacle à la paix.
Il a fustigé ces fournitures d’armements comme une « mesure très grave et très dangereuse », refusant de voir son offensive de février 2022 comme la cause première du conflit.
Le dirigeant russe a par ailleurs balayé les questions sur les lourdes pertes subies par son armée, affirmant qu’elles étaient cinq fois inférieures à celles de l’Ukraine. Des chiffres en contradiction avec les estimations de nombreux experts occidentaux, qui évoquent plusieurs dizaines de milliers de soldats russes tués depuis le début de l’assaut.
Visiblement agacé par les interrogations sur les ambitions impériales de la Russie, Poutine a martelé que son pays n’avait aucune visée expansionniste et ne prévoyait pas d’attaquer l’OTAN, qualifiant ces spéculations d’« absurdité » et de « conneries ».
Pourtant, Moscou a annexé cinq régions ukrainiennes. Et ce, même si de nombreux responsables russes, Poutine y compris, soulignent que ces territoires appartenaient autrefois aux empires russes et soviétiques.
Alors que les tensions ne cessent de s’exacerber, les menaces de Vladimir Poutine sonnent comme un avertissement inquiétant pour les États-Unis et l’Europe, qui doivent naviguer avec prudence dans ce conflit aux ramifications potentiellement dévastatrices.
© avec l’AFP
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