4 200 milliards : Le FMI vole au secours de ce pays du tiers monde

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce vendredi 12 juillet 2024, la signature d’un accord avec le gouvernement pakistanais en vue de la mise en place d’un programme d’aide de sept milliards de dollars ( 4 200 milliards de FCFA) sur trois ans.

Le nouveau programme, qui doit être encore validé par le conseil d’administration du Fonds, doit permettre au Pakistan de « conforter les efforts de stabilité économique et créer les conditions d’une croissance solide, inclusive et persistante », selon un communiqué.

« Le programme vise à renforcer la stabilité macroéconomique obtenue de haute lutte durant l’année écoulée et poursuivre les efforts afin d’améliorer les finances publiques, réduire l’inflation et reconstruire des amortisseurs externes », a détaillé le chef de la mission du FMI dans le pays, Nathan Porter, cité dans le communiqué.

Confrontée à une mauvaise gestion chronique, l’économie pakistanaise s’est retrouvée au bord du gouffre, mise en difficulté par la pandémie de Covid-19, les effets de la guerre en Ukraine et des difficultés d’approvisionnement qui ont nourri l’inflation, ainsi que des inondations record qui ont touché un tiers du pays en 2022.

Face à une baisse de ses réserves de devises étrangères, le Pakistan s’était retrouvé en situation de crise de la dette et a été forcé de se tourner vers le FMI, obtenant in extremis à l’été 2023 un premier prêt, au prix de l’abandon de subventions à l’énergie et de mesures d’austérité.

Fin juin, le gouvernement a voté combinant nouvelles mesures d’austérité et forte hausse des impôts, espérant générer 40% de recettes supplémentaires par rapport à l’année dernière.

Mais le FMI souligne que de nombreux efforts restent à fournir pour le Pakistan, appelant notamment à une meilleure répartition de l’effort budgétaire entre le gouvernement fédéral et les provinces, améliorer l’accès aux financements, poursuivre la lutte contre l’inflation ou encore la viabilité du secteur de l’énergie.

Ces derniers mois, la balance des paiements courants s’est légèrement rétablie, l’inflation commence tout juste à baisser, mais la dette extérieure du Pakistan reste très élevée (242 milliards de dollars) –et son service engloutira encore la moitié des revenus de l’État en 2024, selon le FMI.

Le Fonds anticipe par ailleurs 2% de croissance pour cette année, avec une inflation qui devrait tout de même encore atteindre près de 25% sur un an, avant de redescendre progressivement en 2025 et 2026.

Alors qu’environ 40% de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté, la Banque mondiale disait redouter en avril que 10 millions de Pakistanais supplémentaires basculent sous ce seuil.

Avec AFP

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